La conférence organisée par l’Université Bordeaux-Montaigne sur la mobilité internationale le 22 novembre a mis en lumière des changements significatifs concernant les séjours d’études en Chine et à Taïwan. Ces ajustements, parfois perçus comme restrictifs, s’accompagnent néanmoins d’un éventail de bourses et de possibilités académiques intéressantes. Cet article récapitule ce qui a été annoncé par les intervenants et répond aux questions des étudiants concernant ces nouvelles dispositions.
Nouvelles règles pour la mobilité en Chine
Rajout d’une année pour valider la licence
Les étudiants souhaitant effectuer une mobilité en Chine devront désormais prévoir une année supplémentaire pour valider leur licence. En effet, il ne sera plus possible de valider les matières d’application (marketing, droit, civilisation, etc.) pendant le séjour en Chine. Ces matières devront être validées après le retour en France, allongeant ainsi la durée des études à quatre ans pour une licence avec mobilité internationale.
Concentration sur les cours de langue
Les séjours en Chine seront désormais exclusivement axés sur l’apprentissage du chinois. Cela vise à simplifier l’expérience des étudiants, tout en répondant aux difficultés rencontrées par ceux qui tentaient de concilier cours de langue en Chine et validation des matières d’application à distance.
Pourquoi ce changement ?
L’université justifie cette réforme par les retours des années précédentes. Certains étudiants n’ont pas réussi à gérer la charge de travail combinant cours en Chine et devoirs pour les matières françaises. De plus, les différences dans les programmes académiques des universités partenaires ont souvent conduit à des résultats insatisfaisants.
Difficultés spécifiques pour les mobilités à Taïwan
Contrairement à la Chine, Taïwan ne dispose pas de centres de langue dédiés aux étudiants étrangers. Les cours de langue sont limités à quelques heures par semaine, ce qui peut ralentir la progression des étudiants. De plus, les étudiants sont parfois intégrés à des cours destinés aux Taïwanais, entièrement en chinois, ce qui complique leur expérience académique.
En raison de ces défis, la mobilité à Taïwan est principalement recommandée aux étudiants en Master, qui disposent généralement d’un niveau linguistique plus avancé. Les étudiants de Licence sont confrontés à des difficultés d’intégration et risquent de ne pas bénéficier pleinement de leur séjour.
Les opportunités de bourses
Bourses Akimob
Les bourses Akimob sont proposées aux étudiants sélectionnés pour une mobilité internationale. Ces aides financières sont attribuées après réception d’un e-mail de la DRI (Direction des Relations Internationales). Les étudiants doivent suivre rigoureusement les procédures indiquées dans cet e-mail pour en bénéficier.
Bourses pour Taïwan
Chaque année, le gouvernement taïwanais propose 12 mensualités de bourses, réparties entre deux étudiants (soit six mois chacun). Les critères de sélection privilégient les étudiants en Master. En l’absence de candidatures au niveau Master, les étudiants de L3 peuvent postuler, suivis des étudiants de L2.
Bourses chinoises pour devenir enseignant
La Chine offre des bourses intéressantes pour les étudiants souhaitant devenir enseignants de chinois. Ce programme, d’une durée de deux ans, permet de suivre une formation avec une prise en charge financière complète. En contrepartie, les bénéficiaires s’engagent moralement à enseigner le chinois pendant cinq ans, que ce soit en Chine ou à l’étranger.
Modalités d’éligibilité pour une mobilité en Chine ou à Taïwan
Pour être éligible à une mobilité en Chine ou à Taïwan, les étudiants doivent répondre à certains critères académiques et linguistiques. Voici les principales exigences mentionnées lors de la conférence :
- Notes académiques : Les étudiants doivent valider l’année universitaire en cours avec une moyenne minimale de 10/20. La validation doit se faire sans compensation entre les semestres, garantissant une moyenne égale ou supérieure à 10 pour chacun d’entre eux.
- Niveau linguistique : Aucune certification préalable, comme le HSK, n’est exigée pour partir en Chine ou à Taïwan. Toutefois, les étudiants doivent avoir un niveau suffisant pour suivre les cours de langue et, à Taïwan, pour éventuellement intégrer des cours en chinois destinés aux étudiants locaux.
- Préparation académique : Les étudiants doivent être en mesure de justifier leur projet de mobilité dans le cadre de leur cursus et démontrer leur sérieux académique lors du processus de candidature.
Questions des étudiants et réponses des intervenants
Question 1 : Pourquoi ne peut-on plus valider les matières d’application pendant le séjour en Chine ?
Réponse : Les matières d’application ne correspondaient pas toujours aux standards de l’université française. De plus, les étudiants éprouvaient des difficultés à suivre ces cours tout en gérant les exigences académiques des universités chinoises.
Question 2 : Est-il possible de partir en mobilité en L3 tout en validant la licence en trois ans ?
Réponse : Non, cela n’est plus envisageable. La mobilité en L3 implique une année supplémentaire pour valider la licence.
Question 3 : Quelles sont les options pour les étudiants souhaitant partir à Taïwan ?
Réponse : Les mobilités à Taïwan sont recommandées principalement aux étudiants en Master en raison des défis académiques et de l’absence de centres de langue pour étrangers.
Question 4 : Quelles sont les exigences pour les bourses chinoises pour devenir enseignant ?
Réponse : Les étudiants doivent suivre une formation de deux ans et s’engager moralement à enseigner le chinois pendant cinq ans. Cet engagement n’est pas limité à la Chine et peut être réalisé dans n’importe quel pays.
Question 5 : Comment sont réparties les bourses pour Taïwan ?
Réponse : Les 12 mensualités sont attribuées en priorité aux étudiants en Master. Si aucune candidature n’est reçue à ce niveau, elles sont réparties entre les étudiants de L3, puis éventuellement de L2.
Ce qu’il faut retenir
Les annonces faites lors de cette conférence redéfinissent profondément la mobilité internationale en Chine et à Taïwan. Si elles visent à simplifier l’expérience des étudiants et à répondre à certaines difficultés, elles soulèvent également des questions sur l’accès équitable à ces opportunités.
Pour en savoir plus, les étudiants sont invités à consulter la DRI et les documents officiels sur les bourses et les programmes de mobilité. L’université promet de continuer à accompagner ses étudiants dans leurs projets internationaux, bien que ces nouvelles règles imposent une adaptation majeure pour ceux qui envisagent un séjour en Chine ou à Taïwan.
Prochainement : une analyse de l’impact sur les étudiants
Cet article présente les faits, mais la réforme soulève de nombreuses questions sur son impact pour les étudiants. Demain, je publierai un nouvel article où je partagerai mon point de vue, ainsi que les ressentis et témoignages d’étudiants de différents parcours de l’Université Bordeaux-Montaigne.
Mobilité en Chine et à Taïwan : ce qu’il faut savoir sur les nouvelles règles et opportunités