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Mobilité en Chine : un rêve brisé par une réforme injuste ?

28 novembre 2024 par
Mobilité en Chine : un rêve brisé par une réforme injuste ?
styve
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Lorsque j’ai assisté à la conférence organisée par l’Université Bordeaux-Montaigne le 22 novembre 2024 sur la mobilité en Chine et à Taïwan, j’ai été frappé par une série de nouvelles règles qui bouleversent profondément les ambitions de nombreux étudiants. Cette réforme, visant à imposer une année supplémentaire pour valider une licence après un séjour en Chine, a suscité colère et incompréhension. Comme beaucoup d’autres, je ressens un profond sentiment de trahison.

Avant de plonger dans cet article, je vous recommande de lire le premier article publié hier, qui résume les annonces faites lors de la conférence sur la mobilité en Chine et à Taïwan. Il fournit les faits essentiels sur les nouvelles règles, les bourses disponibles, et les questions posées par les étudiants. Vous y trouverez toutes les informations nécessaires pour mieux comprendre l’analyse et les impacts que je développe ici. 

Lien :  Mobilité en Chine et à Taïwan : ce qu’il faut savoir sur les nouvelles règles et opportunités | WayKnown


Une réforme qui chamboule tout

L’université a annoncé que désormais, il ne sera plus possible de valider sa licence en trois ans tout en effectuant un séjour d'un an en Chine. Les étudiants souhaitant partir devront revenir en France pour terminer les matières d’application, ce qui les oblige à allonger leur parcours d’une année. En conséquence, une licence avec mobilité en Chine nécessitera au minimum quatre ans.

Ce changement s’applique à tous, mais son impact est particulièrement cruel pour des étudiants comme moi, qui ont déjà redoublé une année. J’avais déjà accepté de valider ma licence en quatre ans après avoir dû redoubler ma première année pour des raisons de santé. J’avais élaboré une feuille de route claire : partir en Chine en troisième année pour valider ma licence sur place, revenir diplômé et poursuivre mon parcours en école de commerce directement en Chine. Cette réforme bouleverse tout : si je souhaite encore partir en Chine, je devrai désormais valider ma licence en cinq ans.

Un manque de considération pour les étudiants

Ce qui me révolte, c’est que cette réforme a été décidée sans prendre en compte les réalités des étudiants. Elle ignore totalement les situations individuelles et les sacrifices que certains d’entre nous ont déjà faits pour poursuivre leurs études. J’ai parlé à plusieurs étudiants dans des situations similaires : ceux qui avaient commencé à travailler ou envisageaient de travailler pour économiser en vue de leur séjour, ceux qui avaient planifié leur avenir académique en intégrant cette mobilité en Chine. Tous se sentent dévastés.

Pire encore, cette réforme ajoute une pression supplémentaire pour les étudiants en difficulté financière. Nombre d’entre nous dépendent de bourses pour poursuivre nos études. Mais ces bourses sont souvent limitées à trois ans, la durée classique d’une licence. Pour ceux qui redoublent, une quatrième année peut encore être prise en charge. Mais qu’en est-il d’une cinquième ? Et qu’en est-il des étudiants qui comptaient sur leur quatrième année pour commencer à travailler et aider leurs familles, et qui se retrouvent contraints de financer une année d’études supplémentaire ?

Une décision précipitée et injustifiée

Les raisons invoquées pour cette réforme ne sont pas convaincantes. L’université justifie ce changement par le fait que certains étudiants n’ont pas réussi à supporter la charge de travail combinant cours en Chine et validation des matières d’application à distance. Pourtant, d’autres y sont parvenus avec succès. Pourquoi pénaliser tout le monde au lieu de chercher des solutions adaptées ?

L’organisation actuelle impose aux étudiants de revenir en France pour valider leurs matières spécialisées, ce qui ajoute des complications logistiques inutiles. Cela aurait pu être évité en mettant en place des évaluations spécifiques à distance ou en collaborant avec les universités partenaires en Chine pour intégrer ces matières au programme local.

En assistant à cette conférence, j’ai eu l’impression que l’université freine intentionnellement l’envie d’ouverture internationale des étudiants. Au lieu d’encourager ceux qui souhaitent élargir leurs horizons en étudiant à l’étranger, elle les décourage en rendant le processus plus complexe, plus long et plus coûteux.

Mon témoignage : un rêve gâché

Je ne peux m’empêcher de ressentir une profonde frustration face à cette situation. Mon projet était clair : partir en Chine en troisième année, valider ma licence, et m’installer là-bas pour poursuivre mes études en école de commerce. J’avais déjà accepté l’idée de valider ma licence en quatre ans après mon redoublement. Mais devoir y consacrer cinq ans est une perspective démoralisante.

Quand j’ai redoublé, c’était à cause de problèmes de santé. Ce fut une période difficile, mais j’ai gardé espoir grâce à ce projet d’études en Chine qui m’a motivé à continuer. Aujourd’hui, cet espoir s’effrite. Je dois repenser entièrement mon avenir, et je ne suis pas le seul.

Un sondage que j’ai réalisé récemment auprès d’étudiants montre que près d’une vingtaine d’entre eux avaient prévu de partir en Chine ou à Taïwan en troisième année. Beaucoup comptaient travaillé pour financer leur séjour, s’étaient renseignés sur les démarches administratives, et avaient commencé à organiser leur mobilité. Tous se sentent aujourd’hui trahis.

Un appel à des solutions alternatives

Ce que nous demandons, ce n’est pas l’impossible. Nous demandons à l’université de réfléchir à des solutions adaptées pour permettre aux étudiants de valider leur licence en trois ans tout en effectuant une mobilité en Chine. Voici quelques suggestions :

  • Mise en place d’un programme hybride : Les étudiants pourraient valider leurs matières spécialisées à distance ou via des évaluations spécifiques intégrées au programme des universités partenaires.
  • Accompagnement renforcé : L’université pourrait fournir un soutien supplémentaire aux étudiants pour les aider à gérer la charge de travail, au lieu de simplement imposer une année supplémentaire.
  • Soutien financier : Garantir que les bourses actuelles couvrent la durée réelle des études, y compris pour ceux qui redoublent ou qui allongent leur parcours à cause de cette réforme.
Une réforme qui doit être repensée

L’Université Bordeaux-Montaigne a manqué à sa responsabilité envers ses étudiants. En imposant cette réforme, elle a brisé les rêves de nombreux jeunes qui aspiraient à s’ouvrir au monde grâce à la mobilité internationale. Au lieu de freiner ces ambitions, l’université devrait chercher des moyens de les encourager.

Nous, étudiants, méritons mieux. Nous méritons une université qui nous soutient, qui comprend nos besoins, et qui s’efforce de rendre possible ce qui, pour beaucoup d’entre nous, est bien plus qu’un projet académique : un véritable rêve de vie.

Certains parmi vous, étudiants en Licence 1, 2, 3 ou en Master 1 et 2, avaient peut-être prévu, comme moi, de partir en Chine pour y étudier. Pourtant, ce rêve se retrouve brutalement confronté à une décision que beaucoup d'entre nous jugent cruelle et injuste. Cette réforme, avec ses contraintes supplémentaires, impactera nos vies et nos études d’une manière ou d’une autre. C’est pourquoi, à travers cet article, je vous invite à donner votre avis, à partager votre ressenti et à faire entendre votre voix.

Nous pouvons nous adresser à l’Université Bordeaux-Montaigne et porter un message collectif. Certes, notre pouvoir est limité, mais en partageant nos témoignages, en exprimant nos désaccords ou nos propositions, nous pouvons espérer être entendus.

Alors, que pensez-vous de cette réforme ? Comment affecte-t-elle vos projets ou ceux de vos camarades ? Quelles alternatives imaginez-vous ? Chaque avis compte, et si nous sommes nombreux à nous exprimer, peut-être que l’Université envisagera un changement ou trouvera une autre solution plus juste et équitable.

Laissez votre commentaire sous cet article. Imaginez que vous vous adressez directement à l’Université. Exprimez-vous, car c’est votre avenir et celui de tant d’autres qui sont en jeu. Ne sous-estimez pas la force de vos mots.


Mobilité en Chine : un rêve brisé par une réforme injuste ?
styve 28 novembre 2024
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